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il avait soin de mettre ostensiblement son chapeau avant de lui adresser la parole.

Il ouvrait toutes les lettres qui parvenaient au maréchal, et lui avait imposé l’obligation de lui soumettre celles qu’il écrivait. Enfin, M. Marchi était allé jusqu’à dire un jour au maréchal, en présence du colonel Willette, à qui le dévouement envers son ancien chef faisait accepter une prison volontaire, qu’il venait d’écrire au Ministre pour lui demander s’il ne devait pas faire revêtir à son prisonnier l’uniforme infamant des maisons centrales.

Bien des dégoûts s’étaient peu à peu accumulés dans le cœur du maréchal, et, lorsqu’il fut question de le changer de résidence, de l’envoyer peut-être dans quelque forteresse plus éloignée, — encore moins soumise à un contrôle régulier, — il céda aux prières instantes de sa femme, qui, depuis le premier jour, n’avait cessé de mettre tout en œuvre pour décider son mari à la fuite.

Mlle Josepha de Pena y Barragan avait épousé au Mexique, à l’age de dix-huit ans, le maréchal Bazaine, qui en avait alors cinquante-quatre.

Je n’ai pas à juger la maréchale Bazaine, ce jugement étant complètement en dehors de mon sujet. Mais je dois néanmoins constater que, jolie, séduisante, dévouée, d’une bravoure presque virile à certains moments, elle était d’une nature foncièrement ambitieuse. Son mariage en fut, du reste, la preuve.