Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

Sans perdre un moment, M. Gambetta récompensait Valcourt. Pour le dédommager sans doute d’avoir été démasqué par l’honorable amiral Fourichon, il se l’attachait dès le 30 comme secrétaire particulier. Le 31, il le nommait chevalier de la Légion d’honneur.

En 1871, je trouvai ce chevalier à Londres, faisant des conférences publiques sur M. Gambetta : il se faisait nommer le vicomte de Valcourt.

Quels malheurs s’attira-t-il ? J’ai déjà dit qu’en 1873 le ministère public n’osa pas le produire comme témoin au procès de Trianon. Figure-t-il encore dans la Légion d’honneur où l’introduisit M. Gambetta ? Après avoir tenté différents métiers en Amérique, il vint en Belgique échouer sur les bancs de la police correctionnelle, où il fut condamné par défaut, pour escroqueries et faux reconnus, à dix années d’emprisonnement.

Je m’arrête. J’ai voulu vous dire avec quel grand éclat s’est propagée la légende de trahison du maréchal Bazaine mon frère. Cette légende est une honte pour la France, et sera aussi, je le crains, un grand malheur pour elle ; mais elle est légende, et elle devait porter ses détestables fruits. Si j’avançais plus loin dans mes récits, je retrouverais avec elle encore M. Gambetta, non plus avec le même auxiliaire Valcourt, mais avec un autre, M. le général comte d’Andlau, qui fut aussi récompensé plus ou moins directement