Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

mais cela accompagnait bien l’accusation de trahison et devait agiter l’opinion publique.

A défaut des hommes, on voulut arrêter les femmes. La maréchale n’eut que le temps de s’enfuir du couvent des Dames Blanches, où elle habitait, et alla se réfugier à l’ambassade d’Italie.

M. Gambetta avait-il fini, comme on l’a dit, par signer l’ordre d’arrestation de la maréchale ? Je ne puis encore le croire. La maréchale était enceinte de huit mois. Elle était venue, dès le premier jour, se mettre sous la protection de la Délégation de Tours.

Elle fut autorisée à quitter Tours avec sa mère et ses deux petits enfants, et M. l’amiral Fourichon la fit accompagner par un officier de marine, M. Arago.

Ma belle-fille, Mme Adolphe Bazaine, sa mère et ses deux petits enfants furent arrêtés. Mon fils était officier d’ordonnance du maréchal, un vrai, et non un Valcourt.

Ma belle-fille et sa mère furent conduites, par un inspecteur zélé de la compagnie des chemins de fer de l’Ouest, devant M. Gambetta. J’étais présent. M. Gambetta leur témoigna beaucoup d’égards et leur donna un laissez-passer. Il en délivra un autre pour moi le lendemain 31, en me recommandant avec une instance particulière à toutes les autorités civiles et militaires.

J’en profitai sans délai pour aller embrasser mes chers prisonniers en Allemagne.