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« Hors la loi le commandant en chef de l’armée du Rhin ;

« Hors la loi les maréchaux et les généraux commandant les corps d’armée ;

« Hors la loi les généraux commandant les troupes ;

« Hors la loi les généraux commandants d’armes spéciales, etc., etc.. »


Cela ne rappelle-t-il pas Danton proclamant « hors la loi tous les aristocrates » ?

Le projet de proclamation de M. Gambetta n’étant pas accepté par MM. Crémieux et Glais-Bizoin, l’amiral Fourichon étant décidé à rester à l’écart, ils en rédigèrent une autre où, dans un accès de folie furieuse, ils n’immolaient plus que le maréchal Bazaine à leurs machiavéliques intentions. Comment douter de ces intentions, quand on constate qu’ils annoncent la capitulation de Metz sans spécifier, quoiqu’ils en fussent intimement persuadés, que l’armée et la place de Metz avaient tenu jusqu’à leur dernier morceau de pain ?

Je protestai immédiatement par écrit.

J’allai voir M. Gambetta.

— Comment avez-vous pu signer cette proclamation ? lui dis-je.

— J’étais si désespéré, me répondit-il, que si j’avais eu un pistolet à côté de moi, je me serais brûlé la cervelle.

— Mais cette armée était une armée isolée et qu’on n’a pas secourue, ajoutai-je.