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M. Gambetta dans l’instruction, est absolument contredit par l’instruction même, et M. Gambetta mieux renseigné n’aurait pas voulu sans doute méconnaître l’énergie et le dévouement de deux braves cuirassiers dont il faut citer les noms avec respect, Marc et Henry, qui, partis le 15 septembre avec une dépêche du maréchal pour le ministre de la Guerre, tombent deux fois aux mains de l’ennemi, sont deux fois condamnés à mort, et deux fois parviennent à s’échapper.

Ils arrivent le 13 octobre à Montmédy, d’où leur message parvient le 14 à Lille. Pourquoi cette dépêche n’est-elle pas arrivée à Tours ? Je l’ignore.

Je pourrais poursuivre le redressement des erreurs et des mensonges du rapport ; mais je suis obligé de me borner, et je reviens à la séance du 29 octobre, où M. Gambetta donna connaissance à ses trois collègues du rapport fait sur sa commande par le sieur de Valcourt.

A la lecture de cette pièce, l’honorable amiral Fourichon ne put se contenir.

— Mais, s’écrie-t-il, c’est le rapport d’un coquin que vous nous lisez là !

M. Gambetta, conservant son sang-froid, fait signe à l’amiral que Valcourt est dans l’ombre. (Je tiens ces détails de l’amiral Fourichon lui-même.) Il propose ensuite à ses collègues une proclamation dans le sens indiqué dans sa dépêche du 28 octobre au soir aux préfets et sous-préfets, et débutant sans préambule comme il suit :