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rien fait pour les sauver, et on crie à la trahison parce que c’était la seule manière de se mettre à l’abri de l’accusation du public. »

Loin de publier la vérité sur l’armée de Metz, la délégation de Tours ne publiait que des nouvelles erronées, toujours favorables, toujours annonçant des faits glorieux, croyant ainsi sans doute soutenir l’opinion dans la lutte, mais ne la préparant pas à apprendre la douloureuse et inévitable catastrophe.

Dans les derniers jours d’octobre, quand le premier émissaire venu de Metz apporta à Tours la dépêche du maréchal, en informant M. Gambetta que l’armée n’avait plus que six jours de vivres, on se garda bien d’avouer qu’on ne pouvait lire cette dépêche, faute d’avoir emporté de Paris la clé de la correspondance avec les armées de Bazaine et de Mac-Mahon ; mais voici la note que la Délégation faisait télégraphier dans toute la France par l’Agence Havas ; son organe :


Les avis de Metz apportés à Tours par l’envoyé de Bazaine sont excellents, et confirment de la façon la plus péremptoire les informations reçues naguère par une autre voie. L’armée de Bazaine, abondamment pourvue de tout, est animée d’une invincible confiance, et chacune de ses sorties est une victoire infligeant à l’ennemi des pertes considérables.


Je reprends mon récit.

Le rapport signé le 28 octobre par l’émissaire de Valcourt, le prétendu officier de l’état-major général,