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recherches, je n’ai aucune espèce de renseignements officiels.

Le bruit de la capitulation de Metz circule. Il est bon que vous ayez la pensée du gouvernement sur l’annonce d’un pareil désastre.

Un tel événement ne pourrait être que le résultat d’un crime dont les auteurs devraient être mis hors la loi.

Je vous tiendrai au courant.


M. Gambetta n’avait jamais tenu le pays au courant de la situation réelle de l’armée de Metz. Il savait, dès le 15 octobre, par le général Bourbaki, que Metz, manquant de vivres, ne pourrait pas tenir plus de dix à quinze jours, mais il n’en avait rien dit au pays. Il savait que l’armée de Metz, ne pouvant être secourue, pouvait être encore sauvée par un armistice, sinon qu’elle serait forcée, par la famine, de capituler du 25 au 30 octobre, et il n’en avait rien dit au pays.

L’Impératrice elle-même avait fait parvenir à la délégation de Tours des nouvelles alarmantes. Dans une lettre écrite à la maréchale Bazaine, à la date du 7 novembre, elle dit textuellement :

« La délégation de Tours savait parfaitement à quoi s’en tenir sur l’état des vivres à Metz. J’ai envoyé Bourbaki, qui ne leur a rien caché. Plus tard même le général Boyer a été envoyé à M. Tissot pour qu’il pût faire savoir la hâte qu’il y avait de presser l’armistice si on voulait sauver l’armée.

« Enfin, j’ai moi-même fait avertir par télégraphe, sans le faire directement, de l’urgence ; mais on n’a