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du maréchal. Il ne faisait point partie de l’armée, mais, tout jeune qu’il fût, c’était déjà un maître imposteur.

Il avait pris sans droit le titre d’officier d’ordonnance du maréchal, il se disait son messager à titre particulier. M. Gambetta le crut ou voulut le croire, et en 1873, quand il fit sa déposition devant le Conseil de guerre de Trianon, il voulut paraître le croire encore.

Pouvait-il ignorer pourtant que le ministère public n’avait pas voulu admettre à Trianon M. de Valcourt, le considérant comme de ces hommes qu’il vaut mieux laisser hors de l’audience ? C’est cependant cet homme qui, le 28 octobre 1870, signe un Rapport à la Délégation inséré comme document officiel, mais tardivement et le 4 novembre seulement, — rapport qui, on ne peut s’y tromper, a été composé sous les yeux de M. Gambetta ou retouché par lui.

Le jour même où ce rapport est adressé au gouvernement, rapport qui conclut que « le maréchal Bazaine a livré sciemment aux Prussiens la ville et la forteresse de Metz ainsi que l’armée française, campée dans l’enceinte retranchée, le tout dans le seul but d’être et rester maître de la situation politique en France », — ce même jour du 28 octobre, qui fut aussi le jour de la capitulation de Metz, M. Gambetta envoyait aux préfets et sous-préfets la dépêche qui suit :


Tours, 28 octobre, soir.


Il m’arrive de plusieurs côtés des nouvelles graves, mais sur l’origine et la véracité desquelles, malgré nos actives