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nous voulions vous avoir au Conseil municipal. » Son accueil particulièrement sympathique, et son patriotisme que je crois, malgré ses égarements, avoir été sincère, l’auraient protégé dans ma mémoire, s’il ne m’eût accablé d’autant d’affliction.

Le premier émissaire qui apporta au délégué du ministre de la Guerre une dépêche chiffrée du maréchal, vint voir la maréchale, et nous dit qu’il avait informé M. Gambetta qu’il n’y avait plus à Metz pour l’armée de vivres que pour peu de jours.

J’allai trouver M. Gambetta, qui me confirma l’arrivée de l’émissaire et sa dépêche, qu’il me montra et qu’il ne pouvait pas lire. Mais il avait reconnu un nom, une signature à côté de la date du départ de Metz de l’émissaire : c’était le nom d’un de ses intimes amis, le capitaine d’état-major Iung. M. Gambetta me dit que l’émissaire était un simple interprète, un subalterne qui ne lui paraissait pas suffisamment renseigné.

« J’attends mieux et je vous en ferai part. »

En disant qu’il attendait mieux, M. Gambetta faisait allusion au second émissaire, un nommé de Valcourt, qui s’était annoncé comme porteur de renseignements particuliers.

M. Gambetta ne me parla point de cet homme ni de ses renseignements, et je m’en suis plus tard expliqué les motifs.

M. de Valcourt n’était pas autre chose qu’un simple interprète comme le premier émissaire ; il était inconnu