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Quelques jours encore, et la maréchale et moi nous devions partir à la hâte, mais c’était pour mettre nos familles à l’abri des colères soulevées contre notre nom par la plus injuste, la plus violente, la plus inattendue des proclamations, — celle de la délégation du gouvernement de la Défense Nationale à Tours, à la date du 30 octobre.

Disons de suite, pour être juste, que l’honorable amiral Fourichon a refusé de prendre un rôle dans la pièce insensée qui fut jouée ce jour-là par ses collègues. Disons encore que M. Glais-Bizoin, dans ses Mémoires intitulés Dictature de cinq mois, a eu l’honnêteté d’oublier qu’il avait eu la faiblesse d’y mettre son nom, et laissons à MM. Crémieux et Gambetta, surtout à ce dernier, la responsabilité de cette… comment dire ? Me Lachaud, retenu par son amitié pour M. Gambetta, hésitait à se prononcer à l’audience du 8 décembre 1873 au Conseil de guerre de Trianon ; mais le général commissaire du gouvernement avait appelé cela « des soupçons ».

« Eh bien ! moi qui ne suis pas général, s’écriait Me Lachaud, je dis que ce sont des infamies, et j’aurais été heureux de n’être pas le premier à le dire. »


J’étais venu à Tours offrir mon concours à M. Gambetta.

Les premiers mots qu’il m’adressa en me tendant la main furent : « Nous vous avons cherché à Paris,