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M. Thiers que la maréchale avait pris, cette résolution.

M. Thiers n’ignorait pas la situation très critique de l’armée de Metz, et prévoyait une catastrophe prochaine. « Si le maréchal pouvait tenir encore huit jours, » me disait-il le 21 octobre, il se flattait d’obtenir pour Paris et Metz un armistice qui pouvait être le préliminaire de la paix.

Je fus mis en rapport avec M. de Chaudordy, qui me recommanda la plus grande discrétion et me prévint toutefois que M. Gambetta était dans la confidence.

Dès le 25, M. le baron de Thann, général de l’infanterie prussienne, écrivit d’Orléans au ministre de la guerre à Tours, que la maréchale et moi nous devions être reçus à Versailles, et qu’un de ses officiers attendrait la maréchale aux avant-postes le 26 au matin.

M. Gambetta, en transmettant ce sauf-conduit le 26 à madame la maréchale Bazaine, l’accompagnait d’un extrait d’une lettre du général Pourcet par l’intermédiaire de qui le sauf-conduit lui était arrivé. II faisait remarquer que le sauf-conduit était périmé, « et cependant, écrivait-il, je le reçois à l’instant. Je dois croire qu’il y a quelque erreur dans les dates, mais j’ai considéré comme de mon devoir d’appeler votre attention sur cette circonstance… »

Le général de Thann récrivit le 27 au ministre de la Guerre à Tours que Madame la maréchale n’étant pas arrivée jusqu’à présent, il fallait croire que sa lettre du 25 ne lui était point parvenue.

« Je vous fais savoir,