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Le maréchal a fait appel à l’Histoire du jugement du Conseil de guerre de Trianon. Il n’en pouvait faire d’autre dans les circonstances exceptionnelles où ce jugement a été rendu, précédé surtout, comme il l’a été, de trois-années de guerre, — une guerre de sauvages, où, sans respect aucun pour sa qualité de prévenu, et quand de lui-même il était allé au-devant de la justice, une presse hostile de parti pris n’a pas cessé un seul jour d’exciter contre lui l’opinion publique égarée par les injures et les calomnies. Mais ce jugement, qu’on ne peut séparer du recours en grâce dont les juges eux-mêmes l’ont accompagné, ce jugement du moins a vengé l’honneur du maréchal, et il aurait dû réduire au silence les calomniateurs qui l’ont accusé de trahison.

Cependant, que lit-on dans les journaux, dans les étranges compositions hybrides d’écrivains dits militaires ?

Qu’entend-on jusque dans la Chambre des députés, où le respect du peuple, même dans sa crédulité, devrait imposer quelque retenue ? « Bazaine a trahi… Bazaine a vendu Metz… »

Ceux qui disent ou écrivent ces choses faussent, avec la plus franche malhonnêteté, l’esprit et la lettre du procès de Trianon, s’ils l’ont jamais lu dans son entier ; mais qu’importe, semble-t-il ! Pourtant, indépendamment des juges encore vivants de ce procès, on compte par centaines ceux qui pourraient ramener