Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/270

Cette page n’a pas encore été corrigée

aurait dû, non pas se sauver le 4 septembre avec son dentiste, — étrange compagnon et protecteur pour une impératrice des Français ! — mais appeler Trochu aux Tuileries et le charger de la défendre.

En admettant que ce général lui fût antipathique, et qu’effrayée par l’explosion des sentiments populaires, l’instinct de sa faiblesse la poussât à mettre sa personne en sûreté, tout en s’efforçant de soustraire la France aux conséquences de l’effroyable aventure dans laquelle l’Empire l’avait jetée, — elle aurait dû, non pas franchir les mers, passer en pays étranger… elle aurait dû se rendre à Metz, auprès de Bazaine, et se mettre sous la protection de son armée. Il n’est pas douteux que les conditions qu’elle aurait pu alors obtenir de l’Allemagne eussent été autrement moins désastreuses que celles qui nous furent imposées dans la suite, les agents responsables de nos défaites s’en lavant les mains à l’étranger.

Malheureusement l’Impératrice n’était qu’une femme craintive ; loin d’être fille d’une Marie-Thérèse, une Marie-Antoinette, sachant faire face au danger, elle pensa que si l’émigration était moins glorieuse que la résistance, elle offrait toutefois plus de sécurité. Ce fut un grand malheur pour la France !


NOTES DU CHAPITRE XI

1. Journal d’un officier d’ordonnance.

2. Figaro du 27 février 1885.