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pas été, vous le pensez bien, sans étudier l’état moral de votre pays et sans nous en rendre un compte exact. Malgré cette guerre fâcheuse pour vous, imposée à Napoléon III par la nation française plutôt que désirée par lui, ainsi que je vous l’ai déjà dit, — et c’est même ce qui nous a permis, après avoir renversé l’Empire, de combattre encore la France, la France, notre vieille et véritable ennemie, — malgré les désastres et les défaites de votre armée, rien n’était plus facile, croyez-moi, que de rétablir l’Empire. Je ne vous soutiendrai pas qu’il eût été acclamé à Paris, mais il eût été certainement accepté ou subi par les campagnes. Un plébiscite aurait fait le reste. Non, si nous n’avons pas traité avec les Bonapartes, c’est que nous avons trouvé plus avantageux de traiter avec vous.


Si le représentant de la République n’avait pas été plus coulant sur les conditions du traité que ceux avec qui le chancelier avait voulu conclure en premier lieu ; s’il n’avait pas donné, je le répète, pleine et entière satisfaction aux vainqueurs, que serait-il advenu de ces messieurs de la Défense Nationale, que M. de Bismarck trouvait juste et légitime qu’on fusillât, si l’Empereur revenait ?

Bazaine aurait-il alors commis un crime en restant fidèle au souverain que la France s’était choisi par un plébiciste de 7 437 216 voix, — ou en se ralliant au gouvernement d’une douzaine d’individus, qui ne tenaient leur pouvoir que d’eux-mêmes ?

Si l’impératrice Eugénie avait eu le véritable sentiment du devoir que lui imposait la régence, elle