Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/267

Cette page n’a pas encore été corrigée

France veuille accepter. Je me permets donc sur ce point d’être en désaccord avec M. le comte de Kératry.

Je ne puis admettre que ce fût un crime de rester, fidèle à des serments faits au souverain qui représentait légitimement la France, et de ne pas avoir deviné que, si les alliés nous ont imposé la Restauration en 1814, les Prussiens, en 1870, nous imposeraient la République.

M. de Bismarck n’a traité avec Jules Favre que parce qu’il n’avait pu le faire, d’une façon avantageuse, avec l’Empereur d’abord, puis avec la Régence. Faute de mieux, il s’est rabattu sur le vice-président du gouvernement de la Défense Nationale. II fallait bien que quelqu’un se chargeât d’expédier les milliards en Allemagne, et de régulariser la cession du territoire que réclamaient nos vainqueurs.

De son côté, Jules Favre a ouvert largement les mains pour que le chancelier consentit à traiter avec la République française, et, par ce traité, sanctionnât les faits accomplis.

J’étais là, j’ai assisté aux négociations, et j’ai écrit dans un de mes précédents ouvrages 1 des pages, devenues historiques grâce à la visite officielle que me fit, sur l’ordre de M. de Bismarck, l’ambassadeur d’Allemagne, — pages dont le chancelier a reconnu lui-même l’absolue véracité 2.