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« Le maréchal a toujours été et est demeuré pauvre. A cette heure il végète dans la plus noire des misères. Le maréchal a fait de la politique, et la politique l’a tué, comme elle tuera tous les officiers qui y toucheront.

« Il a prétendu ne relever que de l’Empereur, dont il tenait ses pouvoirs, tandis qu’il ne relevait que de la France. Ce fut là son crime durement expié.

« On peut ajouter que si Paris, au lieu de résister héroïquement, se fût rendu avant la capitulation de l’armée de Metz, le maréchal Bazaine fût resté, à la tête de son armée, invaincue par le fer, l’arbitre des destinées de la France. La Providence, dans sa justice, ne l’a pas voulu.

« Veuillez agréer, je vous prie, Monsieur le comte, l’hommage de mes sentiments distingués.

« COMTE E. DE KÉRATRY. »


Le lecteur sait maintenant, grâce à la curieuse et si émouvante lettre de M. le comte de Kératry, ce qu’il faut penser de toutes les calomnies que l’on fit courir sur le maréchal Bazaine, à propos du Mexique.

Ce qu’il ne sait peut-être pas encore, c’est que toutes les attaques dirigées contre le maréchal prirent naissance aux Tuileries, dans le cabinet de l’impératrice Eugénie.

Bazaine était bon chrétien, bon catholique, mais ne voulait pas faire la guerre comme un général de l’Inquisition, ce qu’aurait désiré l’Impératrice.