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avec un peuple, qui sans preuves, sans enquête, traîne dans la boue le premier de ses hommes de guerre ? Oui, Bazaine a pu sortir de Metz, pendant trois heures seulement. C’est le 26 août au matin, où il s’est mis en route. A cette heure-là nos lignes pouvaient être franchies. Nous avions dû dédoubler et mettre à pied partie de notre cavalerie, pour figurer un rideau d’investissement complet. « A ce moment, la pluie tombait torrentielle. Les colonnes françaises suivaient mal. Bazaine s’est arrêté. Mais à midi, il était trop tard. Nos réserves étaient arrivées et demeuraient désormais infranchissables. »

« Puis M. Thiers ajoutait : — « Bazaine a manqué là d’audace et d’énergie. Mais il n’a rien vendu du tout ! Quand un peuple est vaincu, il se dit toujours trahi. »

« De son côté, le maréchal a toujours cru à l’acquittement ; je l’ai fait supplier, le matin même du jour où le jugement a été prononcé, de faire défaut à l’audience pour donner lieu à une nouvelle procédure : l’avenir pouvait être plus clément. Il s’y refusa.


« 6° Ne croyez-vous pas que l’opinion ait été abusée, et que, en tenant compte de la position exceptionnelle, presque unique dans l’histoire, qu’a occupée le maréchal à Metz, jamais il ait eu la pensée de vendre la France et son armée ?