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d’un pareil procès devant des masses affolées, y était particulièrement hostile. Il fallut l’insistance du maréchal pour décider l’enquête.


« 5° N’avez-vous pas été à cette époque au courant de l’opinion de MM. Thiers et Mac-Mahon sur Bazaine ?


« J’ignore absolument le sentiment de M. le maréchal de Mac-Mahon. J’estime que depuis longtemps les rapports entre les deux maréchaux manquaient de cordialité.

« Je passe à M. Thiers :

« Le 8 septembre 1872, je reçus de M. Thiers un télégramme m’appelant à Versailles. Au cours de la conversation, le chef du pouvoir exécutif m’adressa ces mots : — « Allez voir le maréchal en prison. Engagez-le à publier toute la vérité sur son rôle au Mexique. Ses ennemis s’en font une arme contre lui, qu’il se défende lui-même en restant sur le terrain politique. La situation s’aggrave… Gambetta veut sa tête… Mais dites-lui que je ne consentirai jamais à une réédition du maréchal Ney. »

« Je vis le maréchal, alors dans sa première prison à l’extrémité de l’avenue de Versailles.

« Je trouvai le maréchal tort calme, sûr de lui-même. Pendant deux heures de promenade dans le jardin, il discuta pied à pied les objections douloureuses que je lui présentai. « Il