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choisi pour la leur donner. C’était, en apparence du moins, acheter leurs voix.

Quoi qu’il en soit, le président ne put obtenir l’unanimité qu’il désirait qu’en acceptant de faire signer à l’avance, avant que la condamnation eût été prononcée par tous les membres du Conseil, un recours en grâce.

Ce fut dans ces conditions que l’unanimité fut obtenue.

La dernière délibération du conseil dura quatre heures. Après un procès qui avait duré Iui-même plus de deux mois ; après toutes les explications possibles, si longuement et si minutieusement données, la longueur de cette dernière délibération ne fut qu’une frime.

Elle était destinée à produire son effet sur l’opinion publique, — à donner à la sentence la sanction bien complète de l’examen approfondi, de la sérieuse réflexion, de la maturité parfaite.

M. le duc d’Aumale, contrairement à la prescription formelle du code de justice militaire ordonnant que, pour le prononcé du jugement, le président et les juges doivent être couverts, se découvrit en disant : Au nom du peuple français…

Que de choses dans ce salut du fils du roi-citoyen à la majesté du peuple français !

C’était bien l’acte du même homme qui avait fait à l’Assemblée un vrai discours de 1830, avec protestation d’amour pour le drapeau chéri. Son père, le franc