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prononcer un acquittement, — il ne pouvait, il ne voulait pas les employer.

Je le répète encore, son sacrifice était fait.

Il fut pendant le procès ce qu’il avait toujours été sur le champ de bataille, — calme, impassible, maître de lui. Le maréchal Le Bœuf, le brave général Bourbaki et l’éminent général Desvaux ont, par leur attitude et leur témoignage, formé, avec leurs collègues, un contraste bien saisissant, pour ceux qui ne recherchent que la vérité, et bien honorable pour eux-mêmes.

Le maréchal Le Bœuf a jeté, avec l’autorité d’un spécialiste très instruit, la lumière sur l’état matériel de l’armée. Le général Bourbaki, avec sa parfaite loyauté, en a fait autant sur les prétendus succès du général de Ladmirault, sur l’incident Régnier, sur la situation de l’armée quand il l’a quittée, sur l’exposé qu’il avait fait de cette situation au gouvernement de la Défense Nationale. Enfin le général Desvaux a toujours été net, vrai, positif, sans égard à aucun autre intérêt que celui de la vérité, et il a eu le mérite de faire tomber en poussière l’un des chefs d’accusation ; dont on espérait tirer le plus grand profit, qui devait frapper un grand coup sur l’esprit public et sur lequel je me suis longuement étendu, — la livraison des drapeaux.

Le public, toujours si compétent, qui voit toujours si juste, même dans les questions où il ne comprend absolument rien, a trouvé que le maréchal Bazaine