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Je ne veux pas, disait-il, que la question militaire soit traitée ; mes juges ne la soupçonnent pas, ou bien ils agiront comme s’ils ne la soupçonnaient pas : ce qui revient au même.. »

Me Lachaud, son digne, loyal défenseur, déclara au maréchal qu’il se condamnait lui-même d’avance, et qu’il lui serait impossible de le sauver, s’il n’était autorisé à présenter la question sous son véritable jour ; s’il ne mettait en lumière la situation morale, matérielle et stratégique de l’armée, la conduite des commandants de corps, leurs fautes, tous les obstacles que le général en chef avait rencontrés à chaque pas ; s’il n’était pas enfin autorisé à faire citer un certain nombre de témoins, qui s’offraient de prouver, se mettant au-dessus du scandale, que telle ou telle déposition était fausse. La volonté du maréchal était bien arrêtée. Il répondit que la plaidoirie de son avocat devait se borner à réfuter l’accusation ; que, quant à lui, son sacrifice était fait.

On lui fit dire à deux reprises différentes, dans sa prison, que s’il voulait être acquitté, il n’avait qu’à charger l’Empereur et à répondre à toutes les questions qui lui seraient posées : — C’était par ordre de l’Empereur.

Ces avis officieux étaient-ils sincères ? Sincères ou non, le maréchal ne voulut pas s’y rendre.

Tous les moyens de faire surgir la vérité, et de forcer par conséquent ses juges, bon gré mal gré, à