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l’ennemi occupe certaines positions, est bonne à relever ; c’est la vraie. Mais quel était donc l’officier qui avait fait et signé ce rapport ?

C’était le lieutenant-colonel Séré de Rivières, le même, qui, plus tard comme général rapporteur du Conseil d’enquête, devait se prononcer dans de tout autres termes, lorsqu’il eut à apprécier les opérations militaires de Bazaine à Metz, c’est-à-dire sur le point même qui avait été précédemment l’objet de son rapport.

Quand le maréchal, tout surpris, lui demanda pourquoi sa manière de voir de 1872 n’était plus celle de 1867, le général de Rivières lui répondit, d’un ton rogue : « Ah voilà !…. » C’était la réponse que le général de Rivières se plaisait à faire aux observations du maréchal pendant le cours de l’instruction.

Ce procès restera dans l’histoire comme l’acte le plus caractéristique du renversement de toute hiérarchie, de toute discipline.

Parmi tous ces généraux de division, celui qui avait exercé le commandement militaire le plus important, avait autrefois commandé de deux à trois mille hommes. Il était appelé à juger un maréchal de France qui en avait commandé de deux à trois cent mille : c’était, en fait de compétence, aussi logique, aussi sensé, aussi hiérarchique que de faire juger un colonel par des caporaux.