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« Ce certificat m’avait servi à refuser légalement de reprendre du service sous les Bourbons ; mais en servant de 1830 à 1870, j’ai bien prouvé que mes blessures n’étaient pas un obstacle réel. J’invitai les docteurs à me visiter, tout en leur disant que je ne supposais pas qu’ils pussent contredire des princes de la science, leurs anciens maîtres, et je fus déclaré exempt de siéger.

« Dans ces conditions, je ne peux plus, vous le comprenez, vous donner la pièce que vous me demandez ; mais je vous autorise complètement à dire et à écrire toute notre conversation. »

« Je compris très bien que le général ne pouvait se déjuger, et qu’à toute protestation on opposerait le procès-verbal médical, et je n’insistai pas.

« Et cependant il est évident, d’après ce qui précède, que ces blessures, antérieures à 1815, n’auraient pas plus empêché le général de siéger comme président, qu’elles ne l’empêchèrent, de servir son pays de 1830 à 1870. Il est évident qu’elles furent uniquement un prétexte destiné à riposter à un déni de justice.

« Si je ne suis pas bon pour présider, je ne veux « pas être bon pour siéger sur un fauteuil de simple juge, » — telle avait été la pensée du général.

« Le général me dit encore :

« — J’ignore la marche qu’eussent suivie les débats sous ma direction ; mais ce que je sais, c’est qu’ayant suivi le maréchal dans sa carrière, dès ses débuts, j’ai