Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/236

Cette page n’a pas encore été corrigée

Suit la partie de notre conversation relative à l’objet de ma visite.)

« — Mon général, mon plus grand désir, en venant vous trouver, est d’élucider un point d’histoire. Si, par hasard, ma demande vous paraissait indiscrète, veuillez me le dire franchement, et ne pas me refuser votre indulgence, en raison du motif qui me guide.

« Lors du procès du maréchal Bazaine, votre droit et votre devoir, comme le plus ancien général de toute l’armée française, était de présider le Conseil de guerre appelé à juger sa conduite.

« Est-il vrai, comme plusieurs personnes me l’ont affirmé, que ce droit, vous l’avez revendiqué, et que, malgré votre juste réclamation, on a passé outre ?

« — Oui, mon enfant (le général Schramm était officier général avant ma naissance, ce titre n’avait donc rien que de très bienveillant), rien n’est plus vrai !

« — Vous connaissez, mon général, ma respectueuse affection pour le maréchal Bazaine, qui n’est, en réalité, que la malheureuse et grande victime de nos dissensions politiques. Je ne vous surprendrai donc pas en vous disant que mon idée fixe est la revision de ce triste procès, lorsque le jour sera venu.

« Mais à toute affaire il faut un grelot, et votre incident en est un. C’est pour ce motif que je vous demande de vouloir bien me donner votre affirmation par écrit.

« — Lors de la composition du tribunal, me répliqua le général, j’appris que l’on avait décidé en haut lieu