Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/234

Cette page n’a pas encore été corrigée

de M. Thiers, — c’était une des mille objections contre sa formation, — fut arrêtée en un instant sous le gouvernement du maréchal de Mac-Mahon.

La très grande, la trop grande majorité des membres de ce Conseil était orléaniste. Plusieurs de ces officiers généraux avaient été, soit officiers d’ordonnance, soit aides de camp du roi Louis-Philippe. Ce n’était pas habile : c’était montrer, par trop clairement, que le procès n’était que politique. Mais au moins, comme cela, on était sûr des résultats, et le seul prince d’Orléans qui fût resté orléaniste, en était, sur sa demande, nommé président.

Sur sa demande ! je dis bien. M. Thiers l’a déclaré à plusieurs reprises. Quel était le but de M. le duc d’Aumale, en réclamant l’honneur de présider un Conseil de guerre qui devait dégrader un soldat français et condamner à mort un des maréchaux du gouvernement qui l’avait exilé, lui et les siens ?

En premier lieu, satisfaire une rancune bien naturelle ; puis, en présidant un Conseil qui donnait aussi satisfaction à l’opinion publique, acquérir une popularité que la question des millions réclamés avait fortement compromise.

Comment n’a-t-on pas compris à cette époque que M. le duc d’Aumale aurait dû être le dernier désigné pour présider un pareil conseil ?

Il était juge et partie, il était incompétent, il ne pouvait rendre justice.