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Mahon — qui, pour une grande partie de la nation, représentait la contre-révolution, — semblait logiquement impliquer le salut du maréchal Bazaine.

La franc-maçonnerie tout entière, écrasée, anéantie, forcée d’avouer son impuissance en face de l’énergie qu’elle supposait au nouveau chef de l’État, s’attendait à une réaction rigoureuse et immédiate, dont le résultat très prochain serait la restauration de la monarchie ; et elle s’attendait encore, comme premier acte du pouvoir du maréchal, à la réhabilitation immédiate de son collègue ; dont l’innocence devait lui être connue mieux qu’à tout autre.

Pour les raisons que je viens d’exposer, ces pensées furent celles d’un très grand nombre de Français. Le maréchal de Mac-Mahon pouvait rendre une ordonnance de non-lieu ; le maréchal Bazaine, libre, traduisait en justice ses calomniateurs, la lumière sortait des débats, les véritables traîtres étaient condamnés, les vrais coupables punis, l’opinion retournée et la justice satisfaite.

Le maréchal de Mac-Mahon choisit pour ministre de la Guerre un général de cavalerie qui avait appartenu à l’armée de Metz, s’était constamment prononcé, avec toute l’énergie de son caractère, pour le maréchal Bazaine et contre l’infamie des accusations dont il était victime. Pourquoi donc, à la grande satisfaction de tous ceux qui avaient joué un rôle dans le gouvernement de la Défense Nationale, et à la profonde