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pire quand je lui parlai de la libération du territoire ; il devint véritablement furieux.

« — Qui est-ce qui vous a prié de vous occuper de cela ? » me dit-il. Et comme je répliquais que trouvant l’occasion favorable et M. de Bismarck bien disposé, j’avais cru pouvoir, causer officieusement avec lui de cette question qui préoccupait tant la France :

« — Mais vous ne comprenez donc pas que j’ai besoin de cette question de la libération pour être maître de cette assemblée ; qu’une fois la libération accomplie, je ne serai plus qu’une vieille borne… (on connaît déjà la fin de la phrase) et qu’il me faut encore au moins deux ans pour terminer ce que j’ai commencé.

« Et voilà pourquoi, pendant deux ans encore, la France supporta les charges de l’occupation, le paiement, l’entretien des troupes allemandes et leur présence sur notre territoire.

« C’est ainsi que M. Thiers reçut le titre de Grand patriote et de libérateur du territoire. »

J’ai tenu à ce que M. Paul Dhormoys me fit l’honneur de me confirmer lui-même l’anecdote que l’on vient de lire. Je transcris sa lettre :


« 8, rue Fromentin.

« Monsieur le comte et cher confrère,

« Je ne puis mieux répondre à votre gracieuse lettre qu’en vous confirmant l’anecdote relative à la libération