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« Nous discutâmes alors les garanties qu’exigerait la Prusse pour ce paiement ; je proposai un système de traites endossées par les banques d’Europe qui avaient le plus de crédit, et le chancelier trouva la mesure très acceptable.

« — Avant de vous donner une réponse définitive, ajouta-t-il seulement, il faut que je prenne les ordres de l’Empereur, je vais lui en parler, et je vous ferai connaître sa réponse immédiatement.

« Nous nous séparâmes, il était plus de deux heures du matin. Je m’endormis d’un profond sommeil, et je dormais encore vers cinq heures et demie du matin, lorsqu’on frappa brusquement à ma porte : « — Entrez, m’écriai-je, réveillé en sursaut. Et M. de Bismarck, botté, éperonné, splendide dans son uniforme, entra dans ma chambre.

« L’Empereur, me dit-il, accepte votre proposition.

« — Ah ! tant mieux ! lui dis-je enchanté. Mais je n’ai pas les pleins pouvoirs nécessaires pour traiter cette question ; il faut que je retourne à Versailles pour les demander à M. Thiers.

« — Qu’à cela ne tienne, répondit-il, vous avez notre parole.

« Quand j’arrivai à Versailles, assez fier de mon succès, je fus tout étonné de l’accueil grincheux que me fit M. Thiers ; il était évidemment vexé que j’eusse obtenu 325 millions, quand lui, avait pensé qu’on n’en pourrait avoir qu’une centaine. Mais ce fut bien