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des esprits et des cœurs, l’impuissance du gouvernement doctrinaire, l’épuisement de nos ressources, l’angoisse générale, et la déconsidération dont nous avons le triste avantage de jouir en Europe.

M. Thiers, le carbonaro, était remplacé, en apparence par M. le maréchal de Mac-Mahon, mais en réalité par M. de Broglie, le doctrinaire.

« Le libérateur du territoire », avait dit Gambetta en désignant M. Thiers à toute la Chambre, « le voilà ! »

Bazaine, un traître ! Thiers, libérateur du territoire ! Autant de jugements prononcés par M. Gambetta, dont la fatale légende avait hâte de se saisir.

La seconde était-elle mieux fondée que la première ?

Qu’on en juge : « 2 Dans la séance de nuit, pendant laquelle les dernières conventions du traité de Francfort furent arrêtées, M. Pouyer-Quertier, profitant des bonnes dispositions de M. de Bismarck, obtint de lui l’évacuation immédiate de la France par les troupes prussiennes, à des conditions extrêmement favorables.

« M. Pouyer-Quertier remercia avec effusion M. de Bismarck de cette grande concession et de la marque de haute confiance qu’il lui accordait.

« Il revint à Versailles, heureux de ce succès inespéré. Aussitôt il le fit connaître à M. Thiers, qui se livra à une de ces violentes colères qu’il éprouvait à la