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place. Les officiers et les hommes, impatients de prendre part à ce premier combat de la campagne, se mirent à murmurer, ne comprenant pas qu’on les immobilisât pendant que se battaient leurs camarades.

Un bataillon de la division de Forey partait à ce moment pour rejoindre. Bazaine, avec son coup d’œil habituel, prit sur lui d’engager le commandant de cette troupe à suivre, au lieu de la route, la chaussée du chemin de fer qui devait l’amener sur les flancs de l’ennemi.

Cet officier suivit le conseil ; mais lui et ses hommes trouvèrent étrange la conduite de ce général qui, au lieu de se rendre sur le lieu de l’action, se bornait à donner des avis, et restait à 6 kilomètres en arrière avec les troupes qu’il avait amenées.

De suite, avec le caractère si léger et si impressionnable du soldat français, prit naissance la légende que Bazaine n’avait pas voulu venir en aide à Forey avec le secret désir de le voir battre. Ce bruit absurde se répandait avec la vitesse d’une traînée de poudre et arrivait le soir même aux oreilles de l’Empereur.

La bataille était gagnée ; mais Forey, n’étant pas soutenu, n’avait pu en tirer tout le parti que l’on était en droit d’en attendre.

Le lendemain 21 mai, l’Empereur voulut visiter le champ de bataille sur lequel deux bataillons de la division Bazaine étaient occupés à rechercher les morts.