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le gros de l’armée exécuterait le mouvement tournant qui devait aboutir à la victoire de Magenta. Défense expresse avait été faite de s’engager.

Le général Forey, impatient d’effacer les impressions fâcheuses qu’avait fait naître, à tort ou à raison, sa conduite en Crimée, avait dit bien haut qu’il ne manquerait pas l’occasion de prouver qu’il était brave, qu’il la ferait naître au besoin.

Il attaqua les Autrichiens à Montebello malgré les ordres formels de son chef.

Le général Bazaine, ayant appris par le capitaine Piquemal, aide de camp du général Forey, que ce dernier était aux prises avec l’ennemi, courut aussitôt auprès du maréchal, le suppliant de le laisser partir pour l’appuyer.

Le maréchal Baraguey d’Hilliers, furieux de la désobéissance de son second, ne voulut rien entendre.

— Il n’a pas tenu compte de mes ordres, dit-il, tant pis pour lui. Vous êtes ma réserve, et je vous défends de bouger.

Bazaine cependant insista tant et si bien que le maréchal finit par lui permettre de partir, mais avec un régiment seulement, le 1er de zouaves, et encore avec l’ordre impératif et formel de ne pas, quoi qu’il arrivat, dépasser Voguera. — On se battait à Montebello à 6 kilomètres plus loin.

Bazaine, en arrivant à Voghera, arrêta donc son régiment et fit former les faisceaux sur le champ de manœuvres de cette