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ni éclairé les juges ! Il fallait une explication des désastres, sauvegardant la vanité nationale ! Ce n’était plus le manque absolu d’organisation, de forces suffisantes, le découragement de l’armée dès les premiers coups de fusil, le malheureux esprit de notre infanterie, l’infériorité relative de notre artillerie, l’affaiblissement de l’esprit militaire, — résultant du système corrupteur impérial, qui avait répandu trop de bien-être dans l’armée, — les fautes énormes de l’Empereur au début de la campagne, celles du maréchal de Mac-Mahon à Wissembourg et à Châlons, — qui étaient les causes véritables de nos désastres ; c’était seulement et uniquement la trahison du chef de l’armée de Metz.

Un convoi de généraux et d’officiers supérieurs, dirigé sur l’Allemagne par Nancy, était couvert d’outrages ; cette même ville s’était signalée trois mois auparavant, lors du passage de l’armée pour se rendre à la frontière, par sa froideur pour elle.

On aurait dit qu’on traversait une ville ennemie.

Quelques jours après, elle était mise à contribution par trois uhlans, sans songer à opposer la moindre résistance. Elle n’avait de courage que pour accabler d’insultes les débris de l’armée de Metz se rendant en captivité. Ces insultes auraient dû apprendre à cette armée que c’était elle que la France rendrait responsable de ses malheurs passés, présents et futurs. Dès son passage à Nancy, tous les chefs étaient des traitres ;