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ratrice.

Quant à la date mise sur mon ordre de départ, cela ne m’a jamais préoccupé et je n’en ai jamais parlé.

Questionné sur l’épisode de ma sortie de Metz, par la commission d’enquête,

J’ai répondu à un des interrogatoires : que j’étais persuadé que le maréchal croyait, comme moi-même, que la paix était dans l’intérêt de la France et qu’il voyait que la seule manière de sauver son armée était de faire savoir la position vraie dans laquelle elle se trouvait.

En effet, au 25 septembre, les chevaux mouraient de faim ; on en abattait plus de deux cents par jour pour servir de nourriture aux hommes de la ville et du camp. Les soldats commençaient à souffrir de cruelles privations. Dans un temps donné, cette armée était donc destinée à prendre un parti suprême, — elle devait, ou capituler ou se vouer à la destruction.

J’ai ajouté que j’étais convaincu que le maréchal m’avait envoyé avec l’espérance que l’on trouverait un remède à cet état de choses.

J’ai ajouté que j’avais si bien compris que telle était la pensée du maréchal, qu’après avoir eu l’honneur de voir l’Impératrice et m’apercevant que, malgré son profond chagrin, son dévouement, son abnégation, elle ne pouvait rien, je me mis en route pour retourner à Metz et je me suis arrêté à Bruxelles pour remettre à M. Tachard, ministre plénipotentiaire en Belgique, une lettre adressée à M. le ministre de la Guerre à Tours, pour mettre le gouvernement de la Défense Nationale au courant de la situation précaire où se trouvait l’armée de Metz.

BOURBAKI.

Que deviennent les affirmations de M.