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up> corps, lequel était commandé par M. le général de Ladmirault. Le 14 août — Borny — les munitions ne manquaient pas ; et elles ont fait leur devoir.

Le 16 août — Rezonville — la batterie d’artillerie qui appuyait les mouvements du bataillon que je commandais, a disparu vers quatre heures et demie ou cinq heures du soir. Cette retraite était amenée par le manque de munitions ; car elle était intacte. En m’apprenant cette nouvelle, le général de division me dit : « N’en parlez pas à vos hommes, pour ne pas les décourager. Ils n’étaient pas découragés ; mais ils étaient déjà aussi bien renseignés que leur général.

Le 18 août — Saint-Privat — le feu de nos batteries — du moins celles que je protégeais — écrasées par l’artillerie prussienne s’est éteint d’assez bonne heure — vers les 6h et demie du soir ; la plupart de ces pièces étaient démontées ; et je pense que la cessation de leur feu fut dû autant à ce désastre qu’au manque de munitions. Cependant les pièces en état ne tiraient plus.

Ce n’est pas tout. Ce même jour — 18 août — par une série de circonstances que je m’abstiens de qualifier aujourd’hui, plusieurs bataillons ou régiments du 4e corps ont perdu complètement leurs bagages. Officiers et soldats, nous n’avons conservé que ce que nous portions sur nous, et nous portions peu de chose. Or voici en quoi cette circonstance est surtout importante :

Les soldats, privés de leurs sacs et de leurs tentes, sont restés de longues semaines sans savoir où mettre leurs cartouches et leurs vivres. Malgré la surveillance, les efforts et les conseils des officiers, malgré leur bonne volonté, une énorme quantité de munitions d’infanterie a été détériorée par les pluies presque continuelles de la fin du mois d’août et du mois de septembre.

Il est bon de se rappeler que nous avons couché, et longtemps,