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mangé à Paris pendant le siège, en nous apitoyant sur notre propre sort, était de la brioche en comparaison.

Des prisonniers pris à Buzenval en avaient apporté en Allemagne : on a pu le comparer à celui de Metz.

Plusieurs corps de l’armée de Metz n’avaient vécu, pendant les quelques jours qui précédèrent la capitulation, que des chevaux qui mouraient de faim. Il y avait longtemps qu’il n’y avait plus de sel, plus de légumes, plus de graisse. La viande de cheval, qui, sans être bonne, est assez nourrissante, quand l’animal est jeune et bien portant, non seulement dans ces conditions-là ne soutenait pas des hommes épuisés, affaiblis, vivant depuis un mois dans la boue ; mais elle préparait l’état anémique de cette malheureuse armée, dont la mortalité fut si grande en Allemagne.

LETTRE DE M. LE LIEUTENANT-COLONEL COMMERÇON,

ANCIEN CHEF DE BATAILLON AU 13e DE LIGNE, 2e DIVISION, 4e CORPS.

Châlons-sur-Saône.

Monsieur,

Je ne suis ni le défenseur, ni, ce qu’à Dieu ne plaise, le juge et surtout l’accusateur de M. le maréchal Bazaine ; mais je puis être un témoin impartial.

Les détails auront une grande influence sur le procès qui se juge maintenant à Trianon.

Après la question des dépêches, celles des munitions et subsistances sont importantes.

Or voici ce qui s’est passé dans la 2e division du 4e