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pris à Rezonville sur les troupes prussiennes, que vous avez bien voulu me faire remettre.

Veuillez agréer, monsieur le Maréchal, l’assurance de ma haute considération.

Le Ministre de la Guerre,

DE CISSEY.


Je crois avoir fait jaillir la lumière et établi la vérité sur ce fameux incident des drapeaux, une des principales accusations portées contre le maréchal Bazaine. Les drapeaux brûlés l’ont été par ses ordres ; les autres ne sont tombés entre les mains de l’ennemi que par suite de désobéissances.

Je regrette de ne pouvoir m’appesantir aussi longuement sur chacun des faits reprochés au maréchal, lors de son procès de Trianon, et dont, pour une grande part, grâce à Dieu, la conscience publique, maintenant éclairée, a déjà fait justice. Un pareil travail serait hors des proportions de ce modeste volume ; mais je prie le lecteur de me permettre une dernière réflexion, qui m’intéresse tout particulièrement.

Admettons que Bazaine, se conformant aux lois militaires, et ne voulant pas exposer Metz à la colère des vainqueurs, par suite à la famine, — au lieu de soustraire ses drapeaux par une supercherie patriotique, les eût réellement livrés, ce serait très mal, ce serait infâme.

En effet, ne pas mettre tout en œuvre pour soustraire à l’ennemi ces emblèmes de l’honneur national, si