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je crois devoir faire ici cette observation que l’officier de service ne quittait jamais le cabinet de M. le maréchal Bazaine, — j’étais donc de service, et je me trouvais dans le cabinet de M. le maréchal, il était environ deux heures, lorsqu’on apporta une lettre de M. le général Picard. Je la remis à M. le maréchal, et, après en avoir pris connaissance, M. le maréchal s’écria : « Mais ils doivent être brûlés ! » Immédiatement M. le maréchal me fit connaître le contenu de cette lettre, voici à peu près ce qu’elle disait : Les colonels et les commandants des régiments de grenadiers de sa division demandaient, avant de remettre à l’artillerie les drapeaux de leurs régiments, ce qu’on devait en faire.

M. le maréchal Bazaine me donna l’ordre de me rendre immédiatement auprès de M. le général Jarras et me dit : « Le général Jarras doit dîner en ce moment pour se rendre ensuite à Frascati. Dépêchez-vous d’aller le trouver, et recommandez-lui d’avoir soin, pendant la lecture des articles de la capitulation, au moment où on arrivera à l’article des drapeaux, de faire observer au général de Stiehl que les drapeaux ne sont plus dans les régiments ; qu’ils ont dû en être retirés, comme c’était l’habitude, au moment de la nouvelle du changement de gouvernement, et qu’on a dû les détruire et les brûler à l’arsenal. »

Je me rendis immédiatement auprès de M. le général Jarras, à qui je répétai textuellement les paroles que M. le maréchal Bazaine m’avait chargé de lui