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des portes, et demandai à l’officier supérieur de service, ou de faire brûler devant moi les drapeaux déposés la veille par la Garde, ou de me les laisser brûler moi-même, l’ordre du maréchal devant d’abord être exécuté dans l’esprit de ce qu’il contenait de plus essentiel, sauf à régler plus tard la question de comptabilité matière.

Sur la présentation de l’ordre du général Desvaux, on ne put refuser ma demande : je pris donc mes drapeaux et allai les faire brûler dans l’atelier des forges, en présence des soldats de la compagnie d’ouvriers d’artillerie.

Avant d’anéantir ces insignes couverts des marques glorieuses de la bravoure de la division Deligny, je fis découper pour les emporter, comme preuve de la destruction des drapeaux, les numéros des régiments qui y étaient nommés.

Ces chiffres, je les possède encore et les conserve pieusement.

De retour au camp, nous brûlâmes, dans notre bureau, les hampes dépouillées des drapeaux des grenadiers.

Je vis à l’arsenal plusieurs autres drapeaux, mais il ne m’appartenait pas d’y toucher, et je partis sans m’en occuper.

Tu jugeras, mon cher ami, par ce récit, dont je te garantis l’entière vérité, si la destruction des drapeaux de la division Deligny a pu être inspirée par d’autres motifs que ceux de l’exécution sérieuse et des plus importantes, dans les moindres détails, de l’ordre donné au nom du maréchal.

COLONEL MELCHIOR.


Voici enfin trois dépositions faites devant le premier Conseil de guerre à l’audience du 1er décembre 1873 :


M. LE GÉNÉRAL PÉ DE ARROS. — Le 27 octobre, vers midi, j’ai reçu de l’état-major général de l’artillerie