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capitulé, après la défense la plus énergique et avec le plus d’honneur, n’a échappé.

Il a été prouvé encore que le maréchal Bazaine avait voulu faire mieux que tous les commandants de place qui avaient capitulé avant lui, en donnant l’ordre de brûler les drapeaux ; que cet ordre, donné le 25, réitéré le 26, réitéré, pour la seconde fois, le 27, avait été exécuté par la plus grande partie de l’armée, et que si des drapeaux ont été livrés à l’ennemi, ce n’est que par suite de la désobéissance formelle des corps auxquels ils appartenaient.


Voici un extrait du rapport du général d’Autemare au Conseil de guerre :


Avant que le conseil ne se séparât, M. le maréchal Bazaine donna l’ordre à M. le général Soleille de recevoir à l’arsenal de Metz tous les aigles que possédait l’armée et de les brûler ; (un ordre semblable devait être donné par écrit et non verbalement). Cet ordre, donné en présence de tous les chefs d’armée, le 26, dans la matinée, aurait dû être exécuté le 26 dans l’après-midi, ou pour le moins le 27.

D’après le rapport du maréchal, le plus grand nombre des drapeaux étaient encore intacts dans la nuit du 27 au 28, et même après la capitulation signée, puisqu’ils ont été livrés à l’ennemi.

Quel est le coupable de la non-exécution de l’ordre donné ? Qui a mis en possession l’ennemi de ces emblèmes de l’honneur militaire, que chaque régiment jure, en le recevant de défendre jusqu’à la mort, colonel comme soldat ?

L’interrogatoire des personnes responsables pourra faire connaître le coupable.