Page:D'Hérisson - La Légende de Metz, 1888.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

général que nos tribunaux viennent de frapper de cinq ans de prison, de 3 000 francs d’amende, de dix ans d’interdiction de ses droits civiques, l’associé de Mme Ratazzi et Limouzin.

Quelques-uns des conjurés avaient pris le maréchal en haine parce qu’ils craignaient son mécontentement, ses révélations sur certains de leurs actes, le tort que ces révélations pouvaient leur faire ; enfin quelques-uns espéraient se faire un marchepied du corps de leur victime.

Tous ces calculs, fondés sur l’état du gouvernement révolutionnaire de la France, étaient justes : la condamnation du maréchal l’a prouvé. Le colonel d’Andlau haïssait le maréchal, non seulement par ambition déçue, par vanité blessée, mais aussi, et surtout, parce que son caractère différait foncièrement du sien.

La part si grande, si capitale, qu’a eue le colonel d’Andlau dans la condamnation du maréchal Bazaine, s’explique facilement. Le maréchal fit adresser, à Metz, à ce colonel, de très vifs reproches, par son chef d’état-major, le général Jarras. Ces reproches arrivaient au lieu et place du grade de général de brigade, que le colonel d’Andlau venait de voir donner à deux colonels d’état-major jugés plus capables et plus dévoués à leur devoir. En outre, le colonel d’Andlau, intelligent, écrivain très exercé, avait été un des conférenciers du maréchal Niel, et un des plus félicités. Son orgueil en avait grandi et son ambition s’en était beaucoup accrue.