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Nous verrons plus tard ce qui serait advenu des membres du gouvernement de la Défense Nationale, si l’Impératrice eût, en traitant avec M. de Bismarck, accepté une diminution de ce territoire, que devaient céder si largement ceux qui, contre tout principe de morale et de patriotisme, s’étaient révoltés en face de l’ennemi.

J’ai dit ailleurs comment le général Trochu, soldat plein d’honneur, était accidentellement devenu président de ce gouvernement d’aventures, de ces « marchands de paroles », comme disent les Arabes en parlant des avocats.

Il n’est que trop vrai qu’en politique, comme dans la vie privée, il faut, de deux maux, savoir choisir le moindre.

Le maréchal à Metz s’efforçait d’accomplir son devoir militaire dans toute son étendue, il cherchait à relever le moral de ses soldats et à leur rendre le respect d’eux-mêmes, qu’avaient perdu une masse de fuyards de l’infanterie, qui, à la suite des batailles, rentraient en ville et mendiaient dans les rues ; il faisait cesser un scandale auquel le commandant supérieur aurait dû avoir la main ; pendant que le maréchal était occupé à tous ces soins, une conjuration se formait contre lui dans les cadres supérieurs de l’armée.

De cette conjuration, de ce crime, l’armée n’a rien su, quant au fond, quant au but caché ; elle n’en a