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L’armée de Metz n’était, certes, point impérialiste ; mais lorsqu’un prisonnier français, qui avait pu franchir les lignes ennemies, apporta, dans le courant de septembre, deux journaux du 7 et du 10 relatant que l’Empereur avait été interné en Allemagne après avoir été pris avec son armée à Sedan ; que l’Impératrice avait quitté Paris le 4 septembre, et qu’un certain nombre de députés de Paris s’étaient arrogé le pouvoir, — cette armée, je le répète, qui n’était pas impérialiste, mais essentiellement française, ne crut pas devoir, sans renseignements positifs sur ce qui se passait, isolée, toute communication avec l’extérieur étant coupée, faire de la politique en face de l’ennemi. Elle ne voulut pas se révolter contre un Empereur qui tenait ses pouvoirs de cette France dont ils étaient les soldats, et pour laquelle tous les jours ils exposaient leur vie.

Le maréchal, leur chef, non seulement partageait leurs sentiments patriotiques, mais il devait encore s’efforcer de maintenir le respect de l’ordre et de l’autorité dans la ville, dont une partie des habitants était travaillée depuis longtemps par des agents à la solde de l’Allemagne.

On a reproché au maréchal Bazaine de ne pas avoir reconnu le gouvernement de la Défense Nationale, d’être resté fidèle à son souverain, à ses serments. C’est son crime, paraît-il ? En politique tout est si élastique, que c’est, parait-il encore, sa véritable trahison.