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Le gouvernement de Paris ! Quelques heures après, c’était le gouvernement de la Défense nationale !

C’était la Révolution en face de l’ennemi ; la Révolution avec sa présomption habituelle, avec son ardeur dévorante du pouvoir, empressée de saisir l’occasion, si précieuse pour elle, de la disparition de toute force capable de la dompter, déclarant qu’elle allait sauver la patrie, — nous avons vu comment ! — heureuse, malgré nos désastres, de succéder à l’empereur Napoléon, qui, sorti lui aussi de la Révolution, avait au moins consulté la nation, ce que s’est bien gardé de faire le gouvernement qui l’a remplacé.

Les députés de Paris se constituant en gouvernement de la Défense Nationale, de par leur propre autorité, il était heureux que ceux de Lyon n’en aient pas fait autant, ni ceux de Marseille ! Il y aurait eu autant de gouvernements de la Défense Nationale que de grandes villes.

Ils avaient tous les mêmes droits.

Où étaient les éléments de la défense nationale ? Il n’y en avait plus ; mais ces messieurs ne s’embarrassèrent pas pour si peu, et ils trouvèrent enfin l’occasion de prouver l’excellence des élucubrations de leur génie, la solidité de leurs thèses, soutenues si souvent à la tribune, que le temps des armées permanentes est passé, que le peuple armé est invincible.

On connaît leurs actes et quels en furent les résultats !