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C’est ce pauvre Empereur qui conclut la capitulation et qui est le coupable !

Voilà bien une capitulation en rase campagne : ce n’est pas douteux ; elle en a tous les caractères, et c’est le maréchal de Mac-Mahon, à qui l’illusion n’est pas permise, qui va donner des juges au maréchal Bazaine !

La nouvelle de cet épouvantable désastre, l’évanouissement du dernier espoir de l’armée de Metz, parvenait à son chef d’une manière positive le 12 septembre. A partir de ce moment, l’armée était absolument perdue à ses propres yeux, elle devait être raisonnablement perdue aux yeux de la France. Une place forte bloquée, fût-ce Paris, avec 300 000 cormbattants, ne peut rien faire contre un ennemi qui l’enserre dans un cercle d’airain, si elle ne peut tendre la main à une armée de secours. C’était le moment de traiter ; M. de Bismarck se serait alors probablement contenté de Strasbourg et d’une indemnité ; c’était beaucoup. Mais qu’était-ce en comparaison de ce qu’on devait exiger plus tard !

Quand M. de Bismarck demanda à l’Empereur :

— Sire, est-ce votre épée que vous rendez ou celle de la France ?

Il n’y avait pas à hésiter, l’Empereur aurait dû répondre : C’est l’épée de la France, et non pas :

« Je suis personnellement votre prisonnier ; quant à la paix, cela regarde le gouvernement de Paris.