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« N’ayant pas d’équipage de pont à ma disposition, je ne pouvais pas passer la Meuse sur le point que j’avais cru le plus convenable. Je fus encore obligé d’appuyer davantage sur la gauche et d’aller passer plus en aval à Mouzon et à Remilly.

« Je donnai des ordres aux corps pour se rabattre sur Mouzon. Il y eut encore un accident de route, et, bien que les chemins ne fussent pas mauvais, nous perdîmes encore du temps.

« En définitive, il est certain que, dans cette marche en avant, je perdis deux jours, le premier en revenant sur Réthel, le second occasionné, d’un côté, par le mouvement que j’avais prescrit pour revenir du Chêne-Populeux à Mézières, et de l’autre par l’obligation où je fus de changer la direction de Stenay pour me rabattre sur Mouzon. »


Il est impossible d’accumuler plus de fautes en moins de temps ; il est impossible aussi de trouver dans l’histoire un exemple de fatalité plus complète.

L’armée de Châlons, le dernier espoir de salut, disparaît tout entière en quelques heures.

Dieu veut que le maréchal de Mac-Mahon soit blessé dans la matinée du 1er septembre, qu’il quitte le commandement et que la responsabilité du désastre, qui lui revient tout entière, soit détournée de lui et tombe sur l’Empereur, qui avait cependant habilement manœuvré pour n’en avoir aucune.