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vous demande de secourir Bazaine, en profitant des trente heures d’avance que vous avez sur le prince de Prusse. Je fais partir le corps de Vinoy sur Mézières 3.


« D’après ces renseignements du ministre de la Guerre je crus devoir continuer ma marche pour rejoindre Bazaine, que j’espérais encore trouver en route. C’est alors que fut exécuté ce malheureux mouvement, la chose la plus malheureuse qu’il y ait eue dans toute la campagne.

« Lorsque j’étais au Chêne-Populeux, j’avais donné l’ordre, dans la soirée, de diriger sur Mézières les bagages de tous les corps. Ils se mirent en route, d’autant plus que la veille déjà, ayant su que l’ennemi était du côté de Vouziers et de Buzancy, j’avais retenu tous les bagages de l’armée sur la rive gauche du canal qui passe au Chêne-Populeux. Il s’ensuivit que le lendemain, lorsque je donnai l’ordre de marcher en avant sur Stenay, le changement de direction amena sur la route une confusion qui ralentit tout le mouvement.

« J’avais donné l’ordre de se mettre en route sur Stenay, nous marchions dans cette direction, et j’étais encore au Chêne-Populeux lorsque j’appris, par un monsieur qui en venait, que Stenay était occupé par un corps prussien de 150 000 hommes et que le pont était détruit.