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d’où je continuerai ma retraite, selon les événements, vers l’ouest. »


« Les ordres furent donnés en conséquence.

« Voici par quelle fatalité je crus devoir agir autrement : vers deux heures du matin, je reçus du ministre de la Guerre une dépêche chiffrée ainsi conçue :


« Si vous abandonnez Bazaine, la révolution est dans Paris, et vous serez attaqué vous-même par toutes les forces de l’ennemi contre le dehors. Paris se gardera, les fortifications sont terminées ; il me parait urgent que vous puissiez parvenir rapidement jusqu’à Bazaine.

« Ce n’est pas le prince royal de Prusse qui est à Châlons, mais un des princes, frères du roi de Prusse, avec une avant-garde et des forces considérables de cavalerie. Je vous ai télégraphié ce matin deux renseignements qui indiquent que le prince royal de Prusse, sentant le danger auquel votre marche tournante expose et son armée et l’armée qui bloque Bazaine, avait changé de direction et marchait vers le nord. Vous avez au moins trente-six heures d’avance sur lui, peut-être quarante-huit. Vous n’avez devant vous qu’une partie des forces qui bloquent Metz, et qui, vous voyant vous retirer de Châlons sur Metz, s’étaient étendues sur l’Argonne. Votre mouvement sur Reims les avait trompées comme le prince royal de Prusse. Ici, tout le monde a senti la nécessité de dégager Bazaine et l’anxiété avec laquelle on vous suit est extrême.

« Ceci me faisait hésiter, lorsque je reçus une demi-heure après une autre dépêche en ces termes :

« Au nom du conseil des Ministres et du conseil privé, je