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autre côté, le prince de Saxe était à peu près à notre hauteur du côté de Buzancy. Dans cette position, je crus que nous devions nous replier. D’ailleurs je savais par les habitants, et entre autres par M. de Montagnac, maire de Sedan, que, deux jours auparavant, le maréchal Bazaine n’avait pas quitté Metz ; par conséquent il ne pouvait pas encore être à Montmédy. Je donnai l’ordre de se replier sur Mézières. Il y eut même des bagages et de l’artillerie qui se mirent en route et qui arrivèrent jusqu’à Mézières.

« Le ministre de la Guerre fut averti de ce mouvement de retraite par la dépêche suivante :

« La première et la deuxième armée, plus de 200 000 hommes, bloquent Metz, principalement sur la rive gauche. Une force, évaluée à 50 000 hommes, serait établie sur la rive droite de la Meuse pour gêner la marche sur Metz ; des renseignements annoncent que l’armée du prince royal de Prusse se dirige aujourd’hui sur les Ardennes avec 150 000 hommes ; elle serait déjà à Ardeni.

« Je suis au Chêne-Populeux avec plus de 100 000 hommes. Depuis le 19, je n’ai aucune nouvelle de Bazaine. Si je me porte à sa rencontre, je serai attaqué par une partie de la première et de la deuxième armée qui, à la faveur des bois, peuvent dérober une force supérieure à la mienne, en même temps être attaqué par l’armée du prince de Prusse, me coupant toute ligne de retraite. Je me rapproche demain de Mézières,