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Si l’ennemi avait eu cette résolution, cette activité, dont il s’est vanté après le succès, aucun de ces trois corps ne devait arriver à Châlons.

A Bar-sur-Aube, enfin, le maréchal de Mac-Mahon donne pour la première fois de ses nouvelles au maréchal Bazaine, alors qu’il a dépassé de trente lieues la ligne de défense. A Châlons, son armée se reforme ; mais elle est sous le coup du désastre de Reichshoffen.

Le corps le plus solide, le 1er, composé en grande partie de nos excellentes troupes d’Afrique, a été écrasé. Le soldat ne peut en apprécier la cause, il n’en éprouve que l’effet : le découragement.

Puis de nombreuses recrues arrivent, — fâcheuses recrues ! — Le maréchal, incapable de prendre par lui-même une résolution de général en chef, tiraillé par des avis contraires : de l’Empereur, qui est près de lui, et du ministre de la guerre qui est loin, mais qui voit juste, parce qu’il a, lui, les qualités d’un général en chef, le maréchal se décide enfin à marcher sur Metz.

Il a quatre et même cinq jours d’avance sur l’armée allemande ; au lieu de filer comme une flèche, il fait cette marche lente et flottante qui aboutit à Sedan, au fond d’une cuvette, dont les armées allemandes occupent les bords. Voici comment s’exprime le maréchal de Mac-Mahon devant le Conseil d’enquête :


« Je me mis en route le 23, pour aller rejoindre le