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français prescrit la mort, sans permettre au Conseil de guerre aucune atténuation, lorsque la sentence s’applique à un commandant en chef qui s’est rendu en rase campagne. Ceci simplifiait les choses ; mais le Conseil de guerre n’a pu se décider à prononcer son verdict de culpabilité sans stipuler que la sentence résultant de ce verdict ne serait pas mise à exécution. Je cite, pour terminer cet article, les paroles que M. le duc d’Aumale a écrites dans ce sens :


« Le maréchal Bazaine a pris et exercé le commandement de l’armée du Rhin au milieu de difficultés inouïes ; il n’est responsable ni du désastreux début de la campagne, ni du choix des lignes d’opération. Il était toujours là où les boulets pleuvaient le plus. Dans tous les combats, il fut le plus brave des braves, et le 16 août, son courage personnel et son indomptable résolution sauvèrent la journée. Considérez l’état des services de l’engagé volontaire de 1831, comptez les campagnes, les blessures, les actions d’éclat qui lui ont mérité le bâton de maréchal de France. »


Alors, le président du Conseil de guerre, un officier qui n’avait pas servi durant la campagne, — écrivit au ministre de la Guerre, du Président de la République, qui avait fait lui-même, sauf les détails techniques, tout ce qui valut à Bazaine sa condamnation :

Ne faites pas fusiller cet homme conformément à notre sentence, mais chassez-le dans le désert, emportant